Parlons franchement : je gagne ma vie avec l’écriture, et non, je n’en ai pas honte. Pourquoi devrais-je m’excuser de transformer ma passion en profession ? Qui a décrété que l’art et l’argent étaient des ennemis jurés ? Cette histoire de comparse affamé qui crée uniquement pour « nourrir son âme » pendant que son frigo reste désespérément vide ? Je n’y adhère pas une seconde.
Quand la passion d'écrire devient profession
L’écriture, c’est un peu comme plonger dans les abîmes de l’océan. Au début, l’eau est claire et calme, mais plus vous descendez, plus la pression augmente, et plus les créatures étranges et merveilleuses apparaissent. C’est dans ces abysses que l’on découvre les trésors les plus cachés de notre imagination. Mais attention, les profondeurs peuvent aussi être dangereuses. La peur de se noyer, de ne jamais refaire surface, peut paralyser. C’est pourquoi il faut s’équiper d’un scaphandre, d’une lampe torche, et surtout d’un compas intérieur pour ne pas perdre son chemin.
Et savez-vous ce qui fait une excellente boussole ? Un objectif clair. Le mien : vivre confortablement de ma plume.
J’écris pour les autres, c’est ce qui me fait vivre. Je suis un nègre littéraire, une plume à louer, un artisan des mots au service de ceux qui ont des histoires à raconter, mais pas les outils pour le faire. Et je ne vois absolument aucune contradiction entre l’amour que je porte aux mots et le fait que ces mêmes mots paient mes factures.
La grande hypocrisie artistique
Avez-vous déjà remarqué cette étrange dynamique dans le monde créatif ? Cette idée que si vous créez principalement pour l’argent, vous êtes en quelque sorte « impur », voire « vendu » ?
Pourtant, nous ne demandons pas au plombier d’installer notre douche par passion pure. Nous ne nous attendons pas à ce que notre comptable fasse notre déclaration d’impôts seulement pour l’amour des chiffres. Alors pourquoi cette pression sur les artistes ?
Je vais vous dire un secret : Stephen King ne rédige pas exclusivement pour explorer les tréfonds de l’âme humaine. Il écrit aussi parce que ça paie très bien ses factures. J.K. Rowling n’a pas créé Harry Potter uniquement pour enrichir notre imaginaire collectif. Ces auteurs sont de la même façon des professionnels qui ont transformé leur talent en carrière lucrative.
Et ils ont raison.
Un revenu régulier, le meilleur stimulant créatif
Vous savez ce qui tue vraiment la créativité ? L’angoisse de ne pas pouvoir payer son loyer. Les nuits blanches à se demander comment vous allez financer votre prochain repas. L’impossibilité de s’offrir ce voyage qui pourrait nourrir votre inspiration.
Je l’ai vécu, cette période où j’écrivais « pour l’art » tout en œuvrant dans un emploi que je détestais pour survivre. Savez-vous combien d’énergie créative me restait après huit heures à faire un travail qui m’épuisait ? Pratiquement aucune.
Maintenant que j’écris à plein temps, que mes mots m’entretiennent littéralement, ma créativité s’épanouit comme jamais. Parce que je peux lui consacrer toute mon énergie, tout mon temps. Parce que chaque matin, je me réveille en sachant que je vais faire ce que j’aime, et que ce que j’aime va me permettre de réaliser la vie que je souhaite.
Quelle libération !
La méthode qui a transformé mon écriture en business
Si vous ne gagnez pas suffisamment d’argent par l’écriture, vous devez faire une pause, constituer un écart et comprendre l’histoire. Et créer et connaître cet écart nécessite une pratique quotidienne. Chaque jour, vous devez écrire 5 choses à faire le matin, ce sont vos objectifs et ils doivent être réalistes. Nous devons définir nos mantras pour la journée et déterminer quelle est notre but.
Ma mission est simple : écrire des textes qui résonnent et qui rapportent. Pas l’un ou l’autre, mais les deux simultanément.
🌚Voici comment j’ai transformé ma passion en profession rentable :
C’est la première et peut-être la plus importante étape. J’ai cessé de minimiser mon travail, d’accepter des tarifs ridicules, de faire des « petits services » gratuits qui finissaient par me prendre des heures.
Quand on m’enjoint désormais pourquoi je demande tel ou tel tarif, ma réponse est simple : « Parce que c’est la valeur de mon expertise. » Point.
Tous les types d’écriture ne rapportent pas la même chose. J’ai analysé le marché pour comprendre où se trouvaient les opportunités les plus lucratives qui correspondaient en outre à mes capacités.
Pour moi, c’était l’écriture pour les entrepreneurs qui ont des histoires fascinantes, mais pas le temps ou les compétences pour les raconter eux-mêmes. Le ghostwriting de livres et d’articles pour des experts dans leur domaine s’est avéré non seulement financièrement intéressant, mais aussi intellectuellement stimulant.
Écrire pour gagner sa vie, c’est aussi comprendre qu’on ne peut pas attendre l’inspiration. J’ai développé des rituels quotidiens, des structures de texte réutilisables, des méthodes pour surmonter les blocages créatifs.
Mon processus créatif est désormais aussi fiable qu’une chaîne de montage, mais le produit final reste artisanal et personnalisé. C’est ce paradoxe qui fait ma valeur.
Ne jamais mettre tous ses œufs dans le même panier. Aujourd’hui, mes revenus d’écrivain proviennent de multiples sources :
- Ghostwriting de livres
- Rédaction d’articles spécialisés
- Animation d’ateliers d’écriture
- Consultation en stratégie de contenu
- Mes propres livres et formations en ligne
Si une source se tarit temporairement, les autres compensent, me permettant de maintenir une stabilité financière que je n’aurais jamais crue possible en tant qu’écrivain.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, empocher de l’argent avec son art ne limite pas la créativité – cela la libère.
Quand j’ai commencé à bien gagner ma vie avec l’écriture, j’ai pu :
- M’offrir des formations pour perfectionner mon art
- Voyager pour nourrir mon inspiration
- Dire non aux projets qui ne m’enthousiasmaient pas
- Prendre le risque d’écrire mon propre livre sans pression financière immédiate
- Collaborer avec d’autres créatifs sur des projets passionnants, mais non rémunérateurs
L’argent m’a donné la liberté de choisir, et cette liberté a enrichi ma créativité d’une façon que je n’aurais jamais imaginée.
Dans certains cercles littéraires, j’ai presque l’impression de devoir chuchoter quand je parle de mes revenus. Comme si admettre que mon art me nourrit bien le rendait moins noble, moins pur.
C’est absurde.
Je rejette cette vision romantique et dépassée de l’artiste affamé. Je conteste cette dichotomie artificielle entre création et rétribution. Je refuse de m’excuser pour avoir trouvé le moyen de vivre confortablement en faisant ce que j’aime.
Je n’écris pas uniquement pour l’argent, bien sûr. J’écris parce que les mots sont ma respiration, ma manière de comprendre le monde, de le réinventer parfois. Mais je n’écris pas non plus malgré l’argent, comme si la rémunération était un mal nécessaire qui souillerait d’une quelconque façon la pureté de mon art.
Je compose ET je gagne ma vie. Ces deux réalités coexistent parfaitement dans mon monde.
Si vous lisez ceci en vous demandant si vous pourriez, vous aussi, transformer votre passion pour l’écriture en carrière viable, ma réponse est : absolument.
Mais cela requiert plus que du talent. Cela nécessite :
- Une vision claire de votre valeur
- Un plan d’action concret
- La volonté de traiter votre art comme un business (sans pour autant perdre l’étincelle créative)
- La détermination de persévérer même quand les résultats tardent à venir
Et surtout, cela demande d’abandonner cette croyance limitante selon laquelle l’art et l’argent sont incompatibles. Ils ne le sont pas. Ils peuvent danser ensemble dans une symbiose parfaite, chacun nourrissant l’autre.
L’écriture est une aventure passionnante, mais aussi exigeante. Elle demande du courage, de la persévérance et une grande ouverture d’esprit. En acceptant de se confronter à ses peurs et à ses doutes, l’écrivain peut donner naissance à des œuvres qui marqueront les esprits et laisseront une trace indélébile dans le monde.
Mais l’écriture peut aussi être un métier, une activité, une carrière lucrative. Et assumer cette dimension professionnelle, loin de diminuer sa valeur artistique, peut l’enrichir en lui donnant l’espace, le temps et les ressources nécessaires à son épanouissement.
Alors oui, j’écris pour gagner de l’argent et je m’en vante. Je le revendique même. Parce que chaque euro remporté grâce à mes mots est la preuve que ma passion n’est pas qu’un passe-temps – c’est une compétence valorisée, un talent reconnu, un art qui trouve sa place dans le monde.
Et vous, n’est-il pas temps d’assumer pleinement la valeur de votre art ?
Ernest Hemingway : "Le premier brouillon de n'importe quoi est toujours mauvais."